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Comment savoir si mon entreprise a été piratée

TPE, PME: Comment savoir si mon entreprise a été piratée ?

(et que faire avant qu’il ne soit trop tard)

Cela commence souvent par un détail.

Un collègue qui reçoit un email étrange envoyé depuis votre adresse. Un serveur qui se met à ralentir sans raison. Un compte qui se déconnecte tout seul, ou un message d’erreur qui apparaît alors que tout fonctionnait la veille.
Rien d’alarmant à première vue, mais un sentiment s’installe : quelque chose cloche.

Le piratage d’une entreprise ne ressemble pas toujours à ce que l’on imagine. Dans la majorité des cas, il ne se manifeste pas par un message de rançon, mais par une série de petits signaux discrets. Les attaquants cherchent avant tout à passer inaperçus : observer, copier, exfiltrer lentement.
Reconnaître ces indices tôt peut faire la différence entre un simple incident et une compromission durable.

Les premiers signes qui doivent alerter

Certains comportements de votre système ou de vos comptes doivent toujours éveiller la vigilance.

Vous remarquez des connexions inhabituelles à des heures où personne ne travaille. Les journaux montrent une activité venant d’un pays où vous n’avez aucun client.
Des emails partent automatiquement depuis votre adresse, parfois même avec votre signature habituelle.
Certains utilisateurs signalent des déconnexions soudaines, ou des changements de mots de passe qu’ils n’ont pas initiés.
Le réseau semble parfois saturé sans qu’aucun transfert légitime n’ait lieu.
Ou encore, des alertes antivirus apparaissent, puis disparaissent aussitôt sans explication.

Pris isolément, ces signes ne prouvent rien. Ensemble, ils dessinent un schéma.
C’est souvent à ce moment-là qu’il faut observer plutôt que réagir dans la précipitation.

Face au doute, le réflexe courant est de “tout remettre à zéro” : redémarrer les machines, supprimer les fichiers suspects, changer tous les mots de passe.
C’est une erreur classique, et parfois irréversible.

Chaque action efface potentiellement des traces numériques précieuses : les journaux d’accès, les fichiers temporaires, les horodatages, les clés de registre.
Or ces éléments sont essentiels pour comprendre ce qui s’est passé, identifier la faille, et prouver l’origine d’une attaque.
Avant toute chose, il faut stabiliser la situation sans altérer les preuves.

Les vérifications de base sans détruire les preuves

Dans la grande majorité des cas, l’origine d’un piratage n’est pas une vulnérabilité complexe mais une erreur ordinaire :
un mot de passe réutilisé, un lien mal interprété, un accès non restreint.
Les attaquants n’ont pas besoin de forcer la porte lorsqu’on la laisse entrouverte.

C’est pourquoi la cybersécurité ne se résume pas à une affaire de pare-feu et d’antivirus : elle repose aussi sur les comportements et les habitudes.
Savoir reconnaître un message suspect, segmenter les droits d’accès, ou ne pas confondre confort et sécurité sont des réflexes essentiels.

Commencez par documenter ce que vous observez.
Notez les dates, les heures, les symptômes exacts. Prenez des captures d’écran. Si possible, exportez les journaux d’accès, les rapports d’activité, ou les notifications reçues.

Sur les comptes de messagerie, vérifiez les connexions récentes et les règles automatiques créées à votre insu (redirections, copies, filtres).
Sur le réseau, identifiez les sessions ouvertes et les machines qui communiquent entre elles.
Mais surtout, n’installez aucun nouvel outil sans conseil : certains logiciels “nettoyants” peuvent effacer les artefacts nécessaires à une analyse forensique.

Conserver la preuve, c’est déjà agir.

Quand faut-il faire appel à un expert ?

La ligne est simple : dès qu’il y a un doute sur une compromission de comptes sensibles (administration, finances, messagerie professionnelle) ou une exposition de données clients.
Si vous ne parvenez pas à expliquer certaines connexions, ou si un antivirus a détecté une menace sans pouvoir la supprimer, l’intervention d’un expert devient essentielle.

Le rôle d’un spécialiste n’est pas seulement de “désinfecter” les systèmes. Il consiste d’abord à comprendre, à établir la chronologie, à préserver la preuve et à identifier la cause.
C’est ce qui permettra ensuite de renforcer durablement la sécurité et de répondre, le cas échéant, à une demande judiciaire ou à une assurance.

Une fois la crise passée, la meilleure décision consiste à transformer l’incident en apprentissage : la prévention coûte toujours moins cher que la restauration. Un audit de sécurité annuel, même léger, suffit souvent à éviter le pire.

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